jeudi 3 mars 2022

Bibliothèques: l'étonnant parcours de vos dons jusqu'en Afrique

Comme vous le savez, depuis quelques années, je ramasse des livres afin de les acheminer vers l'Afrique. Voici quelques photos, comme cela se passe.


La table de travail



1. La réception et le tri des livres

Chaque livre que vous déposez chez moi passe par une inspection complète. Tout d'abord, s'il doit être réparé, je m'en occupe. Cependant, si la réparation m'apparaît trop complexe, le livre prend le chemin du recyclage

J'effectue aussi un triage selon les sujets abordés dans les livres: un livre de recettes de mijoteuse ou la biographie d'une ancienne de Star Académie n'est pas très intéressant pour les gens qui habitent là-bas. Ces livres-là sont mis en vente au marché aux puces et les revenus qu'ils génèrent sont investis dans du matériel destiné à la bibliothèque, notamment des cartes et des pochettes pour le prêt( il n'y a pas de système informatisé sur place), que je glisse dans chaque livre avant de les mettre dans les boîtes. Ce matériel coûte environ 200$ pour un conteneur de 20 pieds remplis de livres.

Quant aux livres très petits pour enfants et les revues jeunesse, je les dépose dans une boîte à part avec des fournitures scolaires. Ces boîtes sont remises à des enseignantes qui offrent leurs contenus aux élèves ayant obtenu les meilleures notes de la classe. Sur 70 élèves, les 10 meilleurs reçoivent habituellement une sucrerie. Un livre ou un magazine, c'est un cadeau bien spécial.

                        livres de science                                          romans pour les jeunes



2. La mise en boîte

Afin que ce soit simple à l'arrivée, les boîtes sont déjà classées par thématique. Chaque boîte est identifiée avec un numéro et le nom de la section dans la bibliothèque. Les boîtes ne sont jamais remplies complètement: elles seraient trop lourdes! Je les remplis donc au trois quart et le reste consistent en des serviettes, des draps et des couvertures destinées aux familles plus démunies.



                                                            120 boîtes dans l'entrepôt

3. L'envoi des boîtes

Lorsque j'ai assez de boîtes et que j'ai reçu le financement attendu, je peux réserver un conteneur de 20 pieds. Cette année, si tout va bien, celui-ci devrait prendre la mer vers la fin du mois de mai 2022. Une fois sur place, les nouvelles bibliothèques municipales s'organiseront au coeur de la capitale du Burkina Faso, Ouagadougou.






mardi 23 mars 2021

UN PROJET AU RWANDA

 

on fait l'école dehors quand il ne fait pas trop chaud


                                      
           
                                                           une école dans la montagne



Il y a quelques semaines, le curé avec qui je travaille au Niger m'a contacté pour un nouveau projet. Il m'a raconté qu'il était en vacances pour plusieurs mois dans son pays natal, le Rwanda, Il m'a parlé d'une école qui avait vraiment besoin d'aide. Même si les travaux n'étaient pas terminés, l'école, située en milieu montagneux, en pleine campagne, était quand même ouverte depuis 3 ans. Depuis, il n'y a plus de financement pour la terminer. L'école abrite deux classes, une maternelle 4 ans et une maternelle 5 ans. En tout, il y a environ une soixantaine d'enfants qui la fréquentent quotidiennement. 


Et pourtant, il manque beaucoup de choses: l'école n'est pas électrifiée, n'a pas de plancher, de tableau noir ou de bureaux. Les enfants s'assoient sur des nattes à même le sol. En fait, il n'y a que les murs, le toit et une porte. Même si les parents de la région croient que l'éducation est essentielle, il est impossible pour eux d'aider financièrement pour compléter les travaux. Leur maigre contribution ne suffit même pas à payer l'enseignante à temps plein. Alors qu'elle devrait gagner l'équivalent de 77$ canadien par mois, elle reçoit plutôt 45$. Avec l'aide de cet ami, nous avons présenté un projet à Secours Tiers Monde afin de terminer l'école, de payer l'enseignante à son plein salaire pour une année et d'ajouter toutes les choses nécessaires pour enseigner: bureaux, chaises, tables, tableaux, cahiers, etc. Nous avons reçu 6800$, ce qui va nous permettra de faire tout ce qui était prévu, mis à part la pose de panneaux solaires pour installer l'électricité dans l'école. C'est une grande réussite! Même à distance, je suis heureuse de pouvoir contribuer à l'élaboration de ce projet. Même je ne suis pas en Afrique, je peux encore aider.

Au moment que j'écris ce texte, la construction est commencée. Dans quelques semaines, nous aurons des photos à vous montrer.


samedi 20 mars 2021

La pandémie: l'aide humanitaire au repos forcé

 

                                                    une inondation en septembre


Une année complète s'est passée depuis mon retour en février 2020 du Niger... Certains jours, j'ai l'impression d'avoir abandonné mes amis africains. Heureusement, les projets démarrés poursuivent leur mission, comme l'école de musique et les bibliothèques. À distance, j'ai organisé ma relève à l'école où je travaillais. Grâce à un projet de Secours Tiers Monde, nous avons réussi à payer une personne diplômée pour faire l'aide en première année, de la lecture en troisième année et aussi pour s'occuper de la bibliothèque scolaire. Pour la bibliothèque paroissiale,  un stagiaire des Pères Blancs s'en occupe trois fois par semaine. Pour la bibliothèque de NGoula, le village a fermé l'école et toutes les installations afin que les militaires puissent s'y installer pour protéger la région qui est souvent attaquée par des groupes armés. Deux autres petites bibliothèques scolaires que j'ai démarrées fonctionnent bien. Ce sont les enseignantes qui s'en occupent à tour de rôle. Mais malheureusement, avec la pandémie et les attaques meurtrières, le pays s'appauvrit de jour en jour. J'espère un jour y retourner, mais j'ignore quand ce sera possible.


samedi 11 janvier 2020

LES ANGES DU SAHEL



LES ANGES DU SAHEL

QUI SONT-ILS ?

Il y a 4 ans, j’avais dans  mes bagages, des flûtes soprano et alto . J’avais aussi des méthodes de flûtes. Avec l’approbation du curé de la paroisse de Saga, à Niamey, nous étions prêts à  partir un groupe de musique. Voici l’histoire des anges du Sahel.

La première année que j’ai travaillé à Niamey, j’avais rencontré le directeur de la chorale de la cathédrale de Niamey. Cette personne avait appris à jouer de la trompette dans un autre pays. Il avait aussi des bases de solfège. Après discussion, il a accepté de faire une formation avec moi pour devenir professeur de flûte. Pendant trois années, il a travaillé avec moi à chaque séjour. Très souvent, au moins 4 fois par semaine, nous pratiquons la flûte entre deux et trois heures par jour. Nous avons fait un peu de clarinette et du piano.

Puis quand j’ai senti qu’il était prêt, nous avons fait l’inscription des enfants. Depuis nous avons eu environ 30 enfants. Comme au Québec, certains enfants manquent de courage et d’encouragement des parents et  certains ont abandonnés. Maintenant, le groupe est stable avec  20 enfants. L’an passé, nous avons ajouté les flûtes ténor. Les enfants ont deux cours par semaine. La formation est faite à l’église de Saga.


En novembre, à mon arrivée, on a commencé à penser à faire un concert. Ici, il n’y a jamais de concert dans les églises. Nous avons donc choisir d’aller dans un agora avec 500 places. Pour nous assurer une grande participation, nous avons invité trois chorales d’enfants qui chantent  dans les églises de Niamey.( 2 chorales chrétiennes et une évangélique)

Malgré quelques problèmes de logistique, ce fût un très beau concert. Je suis très fière des résultats. Présentement, nous avons un petit groupe de 9 enfants qui ont commencé la flûte dans un orphelinat depuis 6 mois. Ils ont 2 cours par semaine. Nous prévoyons partir un groupe de flûte dans une école à la fin de janvier.

J’aimerais bien  un jour, ouvrir une vraie école de musique. Présentement, tous les coûts d’enseignement sont payés par  l’organisme  humanitaire  Secours Tiers Monde. Avec les années, nous espérons  que les parents  viendront à nous donner une petite contribution pour qu’un jour les frais de ce projet soient partagés également entre l’organisme humanitaire et les parents. Voici une autre photo du spectacle.




lundi 23 décembre 2019

SAVIEZ-VOUS QUE




La cuisine


Saviez-vous que…

En brousse, quand le grand chef du village meurt, il doit être enterré avec l’épouse qu’il a aimée le plus. Elle doit mourir car vivant ou mort, il doit avoir une femme auprès de lui.

Samedi, il y avait une fête où on a invité le chef de canton. Il n’a pas le droit de manger en public.

Encore aujourd’hui, des filles de 14  ans sont mariées à quelqu’un qu’elles vont connaître le jour de leur mariage.

Si la femme travaille , elle ne dit jamais le salaire qu’elle gagne à son mari.  Elle utilise son salaire seulement pour elle-même ( vêtements, bijoux, coiffure, parfum, etc).

Des statistiques ont confirmé que les femmes voilées sont celles qui dépensent le plus pour des produits de beauté.  À la maison, elles doivent toujours être impeccables et disponibles.

J’ai des amis qui ont déjà mangé du chien et du chat.

Même dans les familles chrétiennes, le mariage est toujours accompagnée d’une dote. Le futur doit remettre à ces beaux-parents, un certain montant d’argent. Ils peuvent aussi lui demander un mouton, des boissons, de la literie, etc. Il doit aussi remplir le coffre de la mariée avec des vêtements, des produits, etc. Tout est possible. Ce sont les beaux-parents qui décident du contenu de la dote.

Il y a encore beaucoup d’endroits en Afrique où il n’y a pas d’électricité, ni d’eau courante. On pense que c’est seulement dans les films. Pourtant, c’est le quotidien de milliers de personnes.

Ici, on utilise beaucoup le lait en poudre.

Il y a de plus en plus de télévisions dans les maisons, mais pas de réfrigérateur.  On investit sur l’image et non sur la nourriture.






vendredi 13 décembre 2019

LES EXPRESSIONS AFRICAINES

ON SE PRÉPARE À CHANTER

  Je gère : expression qui veut dire que je vais trouver une solution.
         La descente : la fin de la journée.
         Une tantie : une enseignante.
         Un maître : un enseignant homme.

     
      Un répétiteur : une personne qui vient à la maison                                             pour des cours privés.
      Un portable : c’est un cellulaire.
      Un téléphone fixe : un téléphone de maison.
      Aller à la douche : aller à la toilette.


          Faire la lessive : faire le lavage à la main. 
          Des bidons : des gourdes.
          Commissionner : envoyer faire une commission.
          Crayon de papier : crayon de plomb.
          Un bic : un stylo.

      Prendre des produits : prendre des médicaments.
      Une éponge : une efface  pour le tableau noir.
      Une gomme : une efface blanche.
      Gommer : effacer une erreur.
      Un moteur: une moto.
      Un char de combat: un vieux 4x4.
      La clime: l'air climatisé.


     Bonne lecture













mercredi 4 décembre 2019

La vie africaine au quotidien

Tous les matins, on écrit sur l'ardoise


Décembre, Niamey, 2019

La vie africaine au quotidien

Hier, j’ai lavé mes cheveux dans ma chaudière. L’eau était froide mais ils sont propres. Par contre,  aujourd’hui avec le vent, je me suis  ramassée un petit fond de sable dans ma tête. Pourtant, je n’étais pas au bord de la mer, j’étais dans ma classe qui n’a pas de vitre dans les fenêtres.


À midi, l’électricité a disparu.  C ‘est la journée de la dictée. Donc après l’école, j’ai mis ma lampe frontale pour corriger mes 83 cahiers. Dans les classes, c’est très sombre car il y a peu d’ouvertures pour faire rentrer la lumière.


Ce soir,  je me suis faite du jello. J’espère que l’électricité  va revenir pendant la nuit.


Ce matin, le chien a rentré dans ma chambre. C’est mon nouvel ami depuis que je lui ai donné du pain.


Pendant mes cours de récupération en lecture, j’ai demandé aux enfants qu’elles étaient le métier de leurs mères. Sur 6 enfants, j’avais trois médecins. La situation était bizarre. Je suis allée voir la secrétaire pour vérifier les informations. Alors, j’ai appris qu’ une  mère qui porte un sarrau blanc, c’est automatiquement un médecin pour les enfants. Conclusion : ce sont des mamans qui travaillent dans une pharmacie ou dans un dispensaire mais ce ne sont pas des docteurs.


 Ces petites anecdotes  teintent ma vie de tous les jours.