La pirogue pour traverser la moto
Une expédition à N’Goula
Dans le container, il y avait des livres pour
deux bibliothèques. La première est installée à Saga. La deuxième devait aller
dans une paroisse de Niamey. Mais, le responsable a été transféré en France. Au moment où j’apprenais
cette nouvelle, un enseignant avec qui
j’ai déjà travaillé mais qui n’est plus dans mon école, me contactait pour
s’informer si je n’avais pas quelques boîtes de livres à donner pour un projet
de bibliothèque à N’Goula. J’avais plus que quelques boîtes, j’avais 75
boîtes. C’était le bonheur pour eux. L’
enseignant qui m’a fait cette demande, avait été le premier à enseigner
dans ce village. Il est resté très attacher à eux. Donc, à cause de
cette donation, j’ai été invitée à venir les visiter. Voici maintenant l’histoire de mon expédition.
Vendredi matin, c’est le départ à 7h30. Une
dame prête son véhicule pour le chemin goudronné. Nous avons un chauffeur. Je suis accompagnée par
l’enseignant et un étudiant universitaire qui vient de ce village. Nous nous rendons à Makalondi avec un arrêt
pour prendre du café. À cette ville, nous allons chez le député. C’est lui
qui nous fournit un camion 4x4 et un chauffeur pour faire la
piste de la brousse. Nous avons environ 48 kilomètres pour arriver à destination.. Notre chauffeur est né là-bas. Il connaît
bien la piste. Il n’y a aucune indication.
Le sentier est plein de trous. Impossible de lire un livre. Une partie
de la piste est très désertique. Par contre, dès qu’on arrive près d’un affluent du fleuve, on voit de gros arbres
et de la verdure. Arrivés à cet affluent,
le chauffeur nous explique que pendant la saison des pluies, les camions ne
peuvent pas passer car il y a trop d ‘eau. On circule en moto seulement et
on prend une pirogue pour la traverser de l’autre côté. À quelques kilomètres du village, il y avait un
rassemblement d’une douzaine de motos. Ils étaient là pour nous faire un
cortège pour rentrer dans le village. Cela m’a ému de voir toutes ces motos qui
sont là pour nous escorter. Nous sommes arrivés à 11h30. Les classes n’ étaient
pas terminées donc on a commencé par la
visite de l’école.
Il y a 300 enfants à l’école. 110 enfants
vivent au pensionnat qui est mixte. Les dortoirs sont séparés et un peu
éloignés mais ils sont dans le même
environnement de l’école. Il n’y a pas plus que 50 enfants par classe. L’école
est très propre. Il y a des logements pour les enseignants. Pour étudier au
secondaire, tu dois aller en pension à Makalondi. Les enfants nous ont fait des
récitations( genre de poème typiquement africain). Après la visite, nous avons
mangé avec l’équipe de l’école. Quel plaisir de parler d’avenir avec eux.
Ensuite, nous avons été conviés à une grande
réunion avec tous les représentants des groupes du village. Celui-ci compte environ 1000 personnes. Mais
avec les petits hameaux autour du village, ils sont environ 5000 personnes. Les
peuples qui vivent là-bas sont très diversifiés ( gourmantché, peulh, zarma,
haoussa, touareg). Il y a une mosquée et une église catholique. On trouve aussi
un dispensaire avec un aide-soignant et une sage-femme. Il y a même une
ambulance. Tous les services donnés par le village sont équipés de panneaux
solaires pour l’électricité. Les gens vivent de l’élevage et un peu de culture.
Ils sont aussi des chercheurs d’or.
Plusieurs représentants m’ont remercié en
langue de leur ethnie. L’étudiant a pu faire la traduction. J’ai eu des
tissus tissés par les femmes en cadeaux.
La responsable des groupes de femmes a annoncé officiellement que la bibliothèque
portera le nom de Maman Lucie. Nous avons pris une montagne de photos. Cette
visite a fait germer en moi de nouveaux projets. C’est une équipe dynamique
avec de jeunes enseignants et enseignantes. Même s’ils sont loin de tout, on sent une ferveur dans leur travail. Leur
organisation comme internat est remarquable. Il y a des enfants qui vont avoir
passer tout leur primaire comme pensionnaire. Là-bas, on choisit d’envoyer les
enfants au pensionnat parce qu’il n’y a pas d’école proche de la maison. Mais
il y a aussi des gens qui choisissent
l’internat pour la qualité de
l’enseignement et de l’encadrement de cette école. Pourtant, ils ont des écoles
dans leur milieu mais ils choisissent
N’Goula.
À 15 heures30, on repartait pour revenir à
Niamey. Nous avons arrêté dans quelques hameaux pour saluer les familles.
Arrivés à Makalondi, nous avons fait notre transfert de véhicule chez le
député. Nous avons pris quelques minutes
pour faire la conversation et établir des liens d’amitié qui pourraient être
très utiles dans l’avenir. Ce dernier était un enseignant avant d’être député..
Au retour, nous sommes arrêtés dans une ville où c’était la journée de marché.
Mon ami enseignant en a profité pour faire quelques achats. Nous sommes arrivés dans la soirée plein de
poussières mais remplis de beaux souvenirs.
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