vendredi 30 janvier 2015

FÉLIX ME RACONTE...

FÉLIX, c'est mon voisin. Il a 23 ans. Il est pensionnaire  chez les religieux. Il étudie au lycée près du pensionnat. Il est en classe de terminale et se prépare au baccalauréat. Au Québec, c'est l'équivalent du professionnel au collégial. Dans les lycées classiques, les cours sont dispensés en français mais les élèves apprennent deux langues secondaires: l'anglais et l'arabe. En plus, Félix parle gourmantchéma.


Félix est né dans un village du Niger  (  Djayeli). Il a 4 frères et 2 soeurs. Il est toujours de bonne humeur. Il a un beau sourire et c'est un jeune homme très accueillant. Son grand-père paternel est celui qui a amené le christianisme dans son village. Félix est un gourmantché. Dans ce peuple, il y a plusieurs ethnies. Ses parents se sont mariés à l'église. Un jour, les parents de son père ont choisi une fille pour lui. Ils sont partis faire une demande de mariage aux parents de la fille. Les parents ont accepté, alors l'engagement est conclu. C'est alors que les fréquentations ont commencé. Si la fille constate qu'elle ne l'aime pas, elle doit en parler à ses parents. Si les parents considèrent que c'est un bon parti, elle doit se marier quand même. Quand le mariage est célébré, le jeune couple va vivre chez la famille du garçon. La jeune épouse reviendra dans sa propre famille seulement aux grandes fêtes.


Chaque famille a l'espoir d'avoir des garçons. Dans ce peuple, l'homme est fait pour travailler la terre et la femme pour se marier. Le célibat est très mal vu. On pense que ces célibataires ont de la folie dans la tête. Si dans une famille il y a que des filles, les parents  n'auront  personne pour prendre la relève de l'agriculture. Pour eux, c'est un désastre. Quand les enfants ont environ 5 ans, on leur fait des cicatrices sur le visage, signes qu'ils appartiennent à un clan des gourmantchés. Vers l'âge de l'adolescence, les garçons ont la circoncision faite par le forgeron. On fait une grande fête car il est en voie de devenir un homme. Chez les filles, il y a encore l'excision mais on se cache pour la faire. On sait tout le mal que cela peut donner mais la tradition est plus forte que la logique. Les jeunes doivent s'agenouiller pour saluer les plus vieux. On ne se donne jamais la main car elle est considérée comme malpropre. À l'âge adulte, ces longues scarifications sur leurs visages leurs permettent de se reconnaître sans se parler.


La vie de ce peuple est basée sur le travail de la terre et l'élevage des animaux. Les études sont vues comme des signes de paresse. On étudie pour ne pas travailler la terre. Les vrais traditionnels rejettent les connaissances apprises par l'école. C'est la tradition qui doit donner la connaissance.


Le crocodile est un animal respecté dans ce peuple. On ne mange pas de crocodile. Voici la légende: Il y a des centaines d'années, il y avait la guerre. Les gourmantchés se sauvaient pour ne pas être tués. Quand ils sont arrivés au bord du fleuve, les crocodiles étaient là. Ils sont montés sur leurs dos pour traverser le fleuve. Le peuple a été sauvé. Maintenant, le crocodile est le totem de ce peuple. Par respect, personne ne touche au crocodile.


Présentement, Félix réfléchit sur son avenir. Il aimerait être prêtre. Son grand-frère avait fait cette demande à son père mais celui-ci avait refusé car il était le plus vieux de famille. Il devait rester à la maison pour aider son père et continuer la tradition. Pour Félix, il a accepté. Après le bac, il doit faire une année de réflexion au Burkina Faso. Puis, s'il est toujours convaincu de l'appel de Dieu, il va commencer ces études en théologie en vue de devenir prêtre.


En 2015, la tradition garde encore une grande place dans la vie des gourmantchés.


Écoutez parler Félix, c'est écouté en même temps, le coeur du gourmantché et l'âme chrétienne du gourmantché.


les cicatrices
son sourire




mercredi 21 janvier 2015

L'ÉCOLE AU NIGER

Je suis arrivée au Niger, le 4 janvier. Présentement, nous sommes dans une période de froid. Pour ma première semaine, j'ai remplacé à la maternelle car l'enseignante était en formation. J'avais une aide avec moi. Ici, l'enseignement est différent car il y a peu de matériel pédagogique. De plus, la maternelle est vraiment comme un début de première année. Ils apprennent les chiffres, les lettres et quelques syllabes. Les activités ludiques sont en petites quantités. À 72 élèves, cela complique la vie scolaire. Quand on fait de la peinture, c'est une moitié de classe seulement pendant que l'autre regarde des revues. On a sorti les blocs legos. Chaque avait une petite poignée mais impossible de faire quelque chose On fait souvent un volet alimentaire. Voici un exemple pour une demie-classe.......

1. on présente la patate.
2. chaque doit être capable d'identifier les parties de la patate.
3. chaque enfant doit nommer à haute voix les parties de la patate en la tenant dans sa main.
4. voici ce qu'on attend: c'est une patate...voici la pelure...voici la chair....
5. cela prend du temps  (  36 élèves)
6. on fait goûter à la patate avec un petit morceau. Souvent, l'enseignante met le morceau directement dans la bouche car ils ont les mains sales.
7. et on recommence la leçon le lendemain pour l'autre moitié de classe.


L'école commence à 8 heures et finit à 12 heures. Elle reprend vers 14h45 et finit à 17h30. À l'heure du dîner, tout le monde fait la sieste. Dans l'avant-midi, il y a une récréation, mais pas dans l'après-midi.


Ici, réussir à l'école est un défi. Étant beaucoup dans les classes (60 à  82), l'enfant doit vraiment se concentrer pour apprendre. Il a très rarement droit à des explications personnelles. En plus, il reçoit son enseignement en français, qui n'est pas nécessairement sa langue maternelle. Leur langue est le yaoussa.


Voici des photos....
côté filles

on enlève les souliers

dégustation de spaghetti


mardi 20 janvier 2015

NAIROBI, CAPITALE DU KENYA

Voici le dernier blog sur le Kenya......

Nairobi est une ville nouvelle car elle a été créée au début du vingtième siècle. Elle était sous la dominance britannique. En 1963, elle obtient son indépendance. Après, la ville a grandi trop vite sans aucun plan d'urbanisation. On a commencé à avoir des pénuries d'eau et d'électricité. Des énormes bidonvilles se sont construits en périphérie de la ville. ( les plus grands au monde) Le Kibera est  le deuxième plus grand bidonville au monde. On estime qu'il y a dans 2.5 Km carré, une population d'un million de personnes. La zone est fortement polluée car les égouts sont à ciel ouvert.

Pour se déplacer dans la ville, il y a des centaines d'autobus petits et grands. Si vous avez des bagages, vous ne parviendrez jamais à y monter. Nous, au Canada, si un autobus loge 30 personnes, ici la même espace peut loger 45 personnes. C'est tout un exercice physique pour se trouver une place. Si tu es grand, ta tête est très proche du plafond. Une promenade en ville est toujours une aventure. Il y a toujours beaucoup de monde dans les rues et beaucoup de bruits. Il faut regarder où on marche car il y a beaucoup de débris, de déchets de ciment. Et si en plus tu dois traverser une grande rue, c'est vraiment un défi car il n'y a pas vraiment de feux de circulation. Tu dois être très prudent pour ne pas te faire frapper par une voiture. Moi, la première fois que j'ai traversé un grand boulevard, j'ai réussi à tomber sur les genoux en plein milieu de la rue. Je peux vous dire que je me suis relevée assez vite. Mon ami africain a vraiment vécu un moment de détresse. Après cette situation, je ne suis plus sortie en sandales. J'ai toujours mis mes espadrilles.

Voici des photos de la ville....



C'est le trafic vers 10hres du matin

lundi 19 janvier 2015

PAS D'ÉLECTRICITÉ...PAS DE PHOTOS..

QUAND J'AI COMMENCÉ À PLACER LES PHOTOS, L'ÉLECTRICITÉ A COUPÉ....
LES VOICI........
UNE FENÊTRE ET UNE PORTE, C'EST LEUR LOGEMENT

QUE C'EST BON DE MANGER DES BANANES

MA PREMIÈRE VISITE

LES RÉFUGIÉES AU KENYA

En septembre, j'ai déposé un projet d'aide humanitaire avec un ami africain qui travaille bénévolement auprès de ces familles. Le projet avait 4 objectais: aider les enfants face à leur santé ( alimentation, loisir, propreté), encourager les enfants à aller en classe et aider à officialiser des papiers auprès de certaines familles pour leur permettre d'avoir la possibilité de travailler et de scolariser leurs enfants. Secours Tiers Monde a répondu favorablement à notre appel. Alors, je suis partie pour une semaine à Nairobi, capitale du Kenya, pour visiter certaines familles.

La langue est une barrière terrible pour ces immigrants. Quand les familles réussissent à inscrire leurs enfants à l'école, des grands adolescents se retrouvent dans des classes de troisième année car ils ne connaissent pas assez la langue. Souvent, ils décrochent et vont vagabonder dans les rues de la ville. Les familles vivent entasser dans une seule pièce. On n'a pas d'eau potable. Souvent, les mères sont en mauvaise santé et les pères sont disparus. Les enfants ont faim. Le gouvernement est débordé par ce flot d'immigrants. Les ONG sont là mais ne sont pas toujours efficaces. La bureaucratie est souvent trop importante et laisse moins de place à l'humain.

Je suis allée visiter des familles. Il y a deux sortes de familles. La première est la famille naturelle dans laquelle on retrouve frères, soeurs, parents. La deuxième est un mélange de frères, soeurs, cousins, cousines sans vraiment d'adultes responsables. La pauvreté est partout. À chaque visite, le bénévole fait le bilan de la situation et inscrit les informations recueillies. On apporte de la nourriture pour la famille. Si les enfants sont à l'école, on essaie de voir comment vont les études. On demande de voir le carnet scolaire. Si les enfants ne sont pas scolarisés, on fournit l'aide pour les inscrire à l'école. On les aide dans l'obtention de leurs papiers officiels d'immigrants. On fournit des médicaments. Chaque visite doit devenir pour la famille, un pas vers l'autonomie.


Le passage d'un pays à un autre est très difficile pour les familles mais elle le font très souvent pour sauver la vie des enfants.  Elles gardent espoir que le nouveau pays va leur permettre de se refaire une nouvelle vie.

Voici de photos....

mercredi 14 janvier 2015

UN SAFARI, UN VRAI SAFARI AVEC DES LIONS

EH...OUI....AVEC MON AMI AFRICAIN, JE SUIS ALLÉE FAIRE UN SAFARI.


Le Kenya est l'endroit rêvé pour les safaris. Proche de la capitale, le parc Nairobi abrite grands félins, girafes, rhinocéros et beaucoup d'oiseaux. Nous sommes partis à 5 heures 30 car il faut être là pour le lever du soleil. Nous avons eu un guide très compétent. Nous étions véhiculé en Toyota 4X4. La nature était magnifique. C'était comme dans les livres.
En voici la preuve.....







LA VISITE D'UN BIDONVILLE

Pour ma dernière journée, je suis allée me balader dans un quartier pauvre. Escortée par mon ami africain et son copain, nous sommes allés marcher sur la rue principale d'un bidonville. Nous ne pouvions marcher à l'intérieur car cela n'était pas sécuritaire. Sur notre route, nous avons rencontré un chrétien qui connaissait les Pères Blancs. Il vivait dans ce bidonville. Alors, la vraie visite a commencé. Il nous a amenés à l'intérieur du quartier et j'ai vu la vraie pauvreté. Nous sommes allés chez lui et chez une amie. Les maisons sont grandes comme nos cabanons. On vit entasser dans ces logements qui n'ont qu'une pièce. Les rues sont tellement étroites qu'on ne passe qu'une personne à la fois. On doit marcher un en arrière de l'autre....pas d'eau courante...la saleté partout....la chaleur étouffante...pas de circulation d'air...on cuisine sur un réservoir de propane........un repas par jour......une rivière remplie de déchets...pas de jouet pour les enfants...aucune intimité....


Quand je suis sortie du bidonville, j'ai eu un coup de chaleur. Je ne me sentais pas bien. Nous avons alors fait un arrêt dans une église pour que je puisse m'asseoir. Et là, nous avons bien rigolé. Des enfants se pratiquaient à dire la messe sous la surveillance d'une maman. Ils étaient environ 6. On m'a dit que cela était courant en Afrique. Les servants de messe aiment beaucoup imiter le prêtre. Comme les églises sont toujours ouvertes pendant la journée, les enfants peuvent venir s'amuser à faire la messe.


Quelle expédition.... Naturellement, je n'ai pas de photo par respect pour la pauvreté. Par contre, des images se sont gravées dans ma tête et je pourrai vous en parler longuement à mon retour au Québec.


C'était mon banc préféré pour lire et réfléchir....

on se pratique sérieusement

une messe complète

Le tour du monde sans prendre l'avion


J'ai vécu une semaine au Kenya, chez les Pères Blancs. Dans la salle à manger, on retrouvait 20 nationalités entre 26 et 60 ans. Toute une gang de joyeux lurons....J'ai été accueillie avec beaucoup de gentillesse et de fraternité. Il y avait environ un tiers des personnes qui parlaient français. Au quotidien, tout le monde parle anglais. Au repas, on parlait anglais et à l'occasion en français pour que je puisse suivre la conversation. Mais quand le sujet est le football, toutes les langues ( français, anglais, swahili, dialecte d'un pays, espagnol) se mélangent et on parle fort.
                                                     

                                                 VIVE LA DIVERSITÉ CULTURELLE


La nourriture était très bonne. J'ai goûté un peu à tout mais en très petite quantité. Eux, ces grands de 6 pieds, mangent comme des ogres. Là-bas, on mange  les mangues avec du sel et les avocats avec du miel.

J'ai eu le bonheur de fêter la nouvelle année avec eux. J'ai  appris à danser du latino. Mon partenaire était un très bon professeur. On a bien rigolé. On a pris soin de moi comme une princesse.



                                                    LA VIE EST BONNE POUR MOI



Quelques photos.......

équipement de sonorisation

les danseurs

les danseurs de latino



samedi 10 janvier 2015

AMATEURS DE FLEURS

voici la photo de l'agente de bord habillée en cuisinière

Air Turquie


Voici  des photos des fleurs du Kenya








Premier arrêt: Nairobi au Kenya

                                                COTTAGE   5 étoiles

Je suis arrivée pendant la nuit. Mon ami est venu me chercher à l'aéroport. À la douane, à cause de mes multiples visas et étampes, les douaniers ont pensé que j'étais un bandit.....des questions et des questions...je reste calme...je suis un peu inquiète  pour mon ami qui m'attend. Je sors la dernière de la douane. La prochaine fois, je vais avoir une itinérance sur mon cellulaire pour pouvoir informer mes amis.
Après 25 minutes de route, nous arrivons à la maison. On m'a prêté un petit cottage. Il comprend 2 chambres, une douche, une toilette, un salon  sans télé, une  cuisine sans frigo et poêle. Je suis très heureuse de mon installation. Quand je me réveille le matin, j'ai une belle vue sur de beaux jardins. Les fleurs sont très belles.
Voici quelques photos:



AIR TURKISH, QUEL BONHEUR

Pour économiser un peu de sous  ( environ 400.00$), j'ai décidé de voler avec Air Turkish. Dès mon arrivée dans l'avion, je constate qu'il y a des appuis-têtes amovibles. Bravo...je vais pouvoir dormir facilement. Avant même la fin de l'embarquement, je dors comme une marmotte. Je me réveille deux heures plus tard quand on passe la débarbouillette chaude pour se rafraîchir. Après on reçoit une paire de mules en ratine. On nous présente le menu et on nous donne une trousse qui comprend: une paire de bas( eh..oui..une paire de bas), dentifrice et brosse à dents, couvre-yeux, écouteurs et grande couverture) On dirait que je suis en première classe. Le repas est très bon. En plus, on sert le repas habiller en chef cuisinier. ( photo à l'appui) Après  je dors jusqu'au  déjeuner. Excellent repas avec des  oeufs brouillés et des fruits. Je finis le voyage en lisant. En tout temps, tu peux aller te chercher un muffin ou un sandwich au fromage.
Au transit à Istanbul, tout est bien expliqué et facile d'orientation. Au deuxième vol, même si l'avion est plus petit, il y a les mêmes services.  En plus, j'étais seule dans mon banc. La vie est bonne pour moi.